mardi 2 mars 2010

Introduction

Each region and each period is easily identifiable by an archetype of outfit. Thus togas to Roman , crinoline dresses to European aristocrats, loincloth to primitive peoples, saris in India , kimonos in Japan, etc. ... These are traditional clothes. But in the world of apparel, recently, a garment has broken these archetypes and has passed beyond the traditional costume. These outfit are jeans. Simple pants which have become the paragon of great phenomenon of globalization as well as his constant companion : t-shirt. Karl Lagerfeld said: "There are three timeless things in fashion : a white t-shirt, jeans and a Chanel suit." Although the last example is more debatable, on account of Karl Lagerfeld's employer, his quotation demonstrates how important the jeans are today.

These facts make us logically question about the origin of jeans and the reasons which have led to such a success.

The plan will be chronological : it is first necessary to study the birth of jeans, then to analyze their evolution during the twentieth century and finally by examining their contemporary history, the past twenty years.

(Photos : on the left Marie Antoinette, on the right Japanese girls in kimonos)


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Chaque région ou chaque époque est aisément identifiable par un archétype de vêtement. Ainsi les toges renvoient aux Romains, les robes à crinoline aux aristocrates européennes, les pagnes aux peuples primitifs, les saris en Inde, les kimonos au Japon, etc... Ce sont des vêtements traditionnels. Mais dans le monde de l'habillement, depuis peu, un vêtement casse tous ces archétypes et passe au-delà du costume traditionnel. Ce vêtement,

c'est le jean. Un simple pantalon en toile de coton spéciale qui a su se faire le parangon idéal du phénomène de mondialisation tout comme son compagnon de toujours le t-shirt. Karl Lagerfeld a dit : "Il y a trois choses indémodables dans la mode : un t-shirt blanc, un jean, et un tailleur Chanel". Bien que le dernier exemple soit plus discutable, compte tenu de l'employeur de Karl Lagerfeld, sa citation démontre bien l'importance qu'a le jean aujourd'hui.

Ces faits amènent logiquement à se questionner sur l'origine du jean et sur les raisons d'un tel succès.


Le plan sera donc assez chronologique : Il sera d'abord nécessaire d'étudier la naissance du jean et ses débuts pour ensuite analyser son évolution au cours du XXème siècle et finir par examiner son histoire contemporaine, c'est à dire de ces vingt dernières années.


Ces faits amènent logiquement à se questionner sur l'origine du jean et sur les raisons d'un tel succès.
Le plan sera donc assez chronologique : Il sera d'abord nécessaire d'étudier la naissance du jean et ses débuts pour ensuite analyser son évolution au cours du XXème siècle et finir par examiner son histoire contemporaine, c'est à dire de ces vingt dernières années.



(Photo : Indiennes en saris)

lundi 1 mars 2010

Première partie - Levi Strauss and co et les débuts du jean au XXème siècle

Il est possible de dire que le succès du jean denim vient à l'origine, du fait qu'il représente un véritable progrès dans la tenue vestimentaire. Une création que l'on peut qualifier d'assez hasardeuse au départ, un tissu nouveau, des accessoires le rendant fonctionnel, une structure nouvelle et solide, ce pantalon va faire dans un premier temps, l'unanimité chez les travailleurs des États-Unis.

A. Les rivets de Jacob Davis à l'origine de la création d’un nouveau pantalon.

Jacob Davis a récemment quitté Riga pour émigrer aux Etats-Unis et tenter sa chance dans le Nouveau Monde. En 1868, il s’installe comme tailleurs dans une boutique de Reno, dans le Nevada. C’est en essayant de répondre aux besoins d’une cliente recherchant un vêtement de travail solide pour son mari bûcheron qu’il trouve une première idée de fabrication de la future paire de jean. Davis choisit de se faire approvisionner d’un épais coutil provenant de chez Levi Strauss, marchand de tissus établi à San Francisco et se met aussitôt à l’ouvrage. Lors du montage du pantalon, il aperçoit le paquet de rivets ( ci-contre, une photo d’exemples de rivets utilisés pour les jeans) qu’il utilise pour sangler de cuir les couvertures qu’il vend chez le maréchal-ferrant local et que les hommes attachent ensuite sur leur selle. C’est alors qu’il a l’idée de consolider les poches de ce vêtement avec ces rivets dans l’espoir que cela l’aidera à supporter les traitements que le bucheron lui fera subir. Une fois réalisé, Jacob Davis vend le pantalon, pour trois dollars, sans y repenser. En un mois à peine, ce sont des dizaines de pantalons rivetés qui sont vendus, en raison de la qualité de ce nouveau produit improvisé. Voyant la demande qui s’alimente dans un premier temps par le « bouche à oreille » augmenter constamment, Davis commence à penser qu’il tient une bonne idée qu’il ne souhaite perdre de vue au profit de la concurrence. Effectivement ces pantalons rivetés représente un véritable progrès ce qui peut forcément devenir une source de revenus potentiels.

B. Jacob Davis et Levi Strauss, une collaboration prometteuse.

Jacob Davis veut protéger son invention, cependant il demeure un petit tailleur et les 68 dollars nécessaires s’avèrent difficiles à réunir pour la demande de dépôt de brevet. Il décide alors de partager le risque en cherchant un partenaire. Né en Bavière en 1829, Loeb Strauss rejoint ses frères Louis et Jonas à New York en 1847, et anglicise son prénom pour Levi. Trois ans plus tard, il s’installe à San Francisco et fonde Levi Strauss & Co, qui doit développer l’affaire familiale sur la côte Ouest. Bien que le nom de sa société puisse suggerer qu'il s'agit d'une grande enseigne, les débuts de Levi sont ceux d’un simple représentant de commerce. Au tout début, il se contente de revendre des tissus, et quelques vêtements fabriqués par d’autres entreprises. Il ne se lancera dans la production qu’après sa rencontre avec Davis. Le 5 Juillet 1872, Jacob Davis écrit à Levi Strauss, son fournisseur de tissus, pour lui proposer la moitié de l’affaire à condition qu’il se charge du dépôt de brevet. Le 20 Mai 1873, les deux hommes reçoivent le brevet n°139,121 de l'US Trademark Office pour « une nouvelle façon de monter les poches ». Depuis les années 1860 Levi Strauss & Co (ci-contre) est une affaire prospère ce qui favorise le développement du nouveau pantalon, le jean.

C. Le succès du jean agrandi par une nouvelle matière, le Denim.

Les pantalons de Strauss ont du succès auprès des prospecteurs d'or car ils sont très résistants, toutefois, ils ne sont pas vraiment confortables à porter. Alors, plus tard, Levi Strauss adopte la toile de Nîmes, le nom de celle ci subira une déformation qui donnera ensuite l'expression anglicisée « Denim ». On qualifie ce produit de tissu de coton à armure de serge (ce qui désigne le modèle d'entrecroisement des fils) dont le tissage est très serré, ce qui laisse entendre qu'il est plutôt solide et donc parfait pour l'usage qu'en feraient les clients. La couleur bleue quant à elle provient d'une teinture appelée bleu de gêne. Ce bleu, initialement naturel, s'obtient grâce à deux plantes l'indigotier et le pastel des teinturiers (aussi appelé la guède, très cultivée autrefois en France, dans la région des Midi-Pyrénées, pour la production d'une teinture bleue, le pastel).(A compter de l'entre-deux guerres, ce bleu sera majoritairement obtenu avec des teintures synthétiques.) Aux yeux des adeptes, l'intérêt du Denim provient de ses capacités d'évolution, de l'usure qui lui donne un aspect vieilli. L'indigo naturel à la surface du fil se décolore avec le port et les lavages. Parallèlement le tissu s'assouplit. Avec cette nouvelle matière, une nouvelle légende est en marche, celle du 501.

D. La création du 501, marque d'évolution dans la conception des jeans.

Avant que l'appellation « jean » ne s'impose, le produit est désigné par le terme « Waist overalls » (des salopettes basses) par opposition aux « Bib overalls » (les salopettes). Levi Strauss & Co dépose le célébrissime 501 en 1890. Ce jean se révèle encore aujourd'hui être un pillier des modèles de jean. Il tient son nom du numéro de référence figurant sur les lots de tissu avec lequel il est fabriqué. Il est considéré comme « Waist overalls, 2 hip pockets » c’est-à-dire un bleu de travail comprenant deux poches « revolver » ainsi que des surpiqûres en fil de lin orange assorties aux rivets. Tout ceci ajouté au fait qu'il est conçu dans la nouvelle toile utilisée pas la marque, le denim, le 501 devient le produits majeur de la vente de Levi Strauss & Co. Dans un premier temps, les jeans Levi's portent au niveau de la ceinture une étiquette en lin représentant deux chevaux attachés à une parie de Levi's, chacun tirant dans une direction opposé. Ce procédé vise à montrer à quel point le produit est solide, c'est en quelque sorte un gage de qualité et d'authenticité. Puis, dans les années 1920, le jean Levi's 501 porte l’inscription « This is a pair of Them », le « them » se référant bien évidemment au Denim de qualité. Par la suite, le Levi's évolue et se voit agrémenté de passants à ceinture (les hommes de l’époque préférant porter le pantalon avec une ceinture qu’avec des bretelles), et enfin dans les années 50, il comportera une fermeture éclair (contrairement au modèle originel qui comprend une braguette à boutons). En clair, grâce de nombreuses innovations, le 501 devient rapidement le vêtement de travail par excellence de l'ouest américain.

Ce qui garantit également le succès de la collaboration entre Davis et Levi Stauss, c'est, outre le choix du Denim et le renforcement par des rivets, le fait d'avoir privilégié le pantalon, et non comme la concurrence, la salopette. Le jean denim devient le pantalon emblématique des ouvriers, mineurs et autres travailleurs manuels ainsi que les cow boys. Néanmoins, le brevet de Jacbo Davis et Levi Strauss doit expirer 20 ans après la date de dépôt. Très vite, l'entreprise Levi Strauss & Co ne sera plus la seule à détenir le monopole de la vente de jeans car des douzaines de fabricants de vêtements vont commencer à l'imiter et c'est alors que ce pantalon va devenir un tout nouveau symbole.
Par Gloria Coet

Seconde partie - Le jean conquérant

A - Les années 1930-1960 : La popularisation du jean.


Dans les années 30 le marché des jeans se limite à la côte Ouest des Etats Unis. Néanmoins, ils sont aussi connus dans le reste du pays grâce à l’influence grandissante d’ Hollywood. L’Europe en 1939 s’enfonce dans la guerre, et grâce à la victoire 6 ans plus tard les Etats-Unis sont dotés d’un nouveau statut, celui de superpuissance. Les valeurs de l’Amérique et ses produits partent à l’assaut de la planète. Les jeans débarquent donc en Europe avec les GI’s, puisque le jean habille l’armée depuis 1901. Les femmes, elles l’adoptent peu à peu. La publicité pour les jeans se développe : les films et les stars y contribuent. Picasso, Andy Warhol, Peter Blake, Max Ernst ou Roy Lichtenstein vont faire du jean un uniforme d’artistes. Au cours des années 50 le jean est adopté par tellement de groupes sociaux que son cachet est difficile à cerner. Marilyn Monroe (à droite) porte des jeans et les femmes adoptent définitivement le denim. Elles se découvrent une réelle passion pour ce tissu qu’elles portent aussi en tailleur. John Wayne (ci-contre), Marlon Brando, Roy Rogers, Bing Crosby, James Dean lancent la mode des « bikers » avec les grosses cylindrées, le blouson en cuir et le 501 délavé et graisseux, retroussé sur des bottes de chantier. Un vent de rebellions souffle sur la jeune génération. Le jean est interdit à l’école et devient vraiment un symbole de débauche. Malgré tout, les ventes de Levis, Lee ou Wrangler connaissent un essort sans précédents. Dans les années 60 les ventes de Levis atteignent les 100 millions de pièces par an, Levis est planétaire. En Europe où ce vêtement a toujours été plus cher que dans son pays d’origine, le look « Rock’n’roll » y est à la mode et le jean tente d’y faire son chemain. Johnny Hallyday et Brigitte Bardot contribuent à son succès. Néanmoins, le jean reste dur à trouver.










Elvis Presley


B – Les années 1960 – 1970 et le mouvement des hippies.

Après la rébellion, la contestation. Le jean se fait tenue de toute une génération, signe de liberté et d’indépendance. La vague hippie qui, milieux des années 60, venant des Etats-Unis inonda toute l’Europe, apporta une mode joyeuse, colorée et nostalgique. Avec Woodstock en 1969, le jean est définitivement considéré comme l’uniforme de la contre culture. Il se customise : frangé, clouté, brodé de fleurs, décoré de strass ou stone washed, le denim façon hippie envahit les rues. Le costume et la cravate deviennent des ennemis. C’est l’âge d’or du jean. Les écoles ou les églises protestent mais le jean s’impose. Il devient un produit de masse et domine presque complètement le marché de la confection à destination des jeunes, et il voit naitre de nouvelles marques.







C- Les années 1970 – 1980 : Le jean précurseur de la mode.



La respectabilité du jean et sa diffusion partout dans le monde sont couronnées par la très selecte Coty Fashion Critics qui remet son prix à Levi Strauss en 1971. Les années 70 voient la montée du jean sur les podiums, initié par Gloria Vanderbilt. Le jean devient glamour, une icône. Les marques de luxe comme Chanel, Yves-Saint-Laurent, Jean Paul Gauthier ou Gucci signent toutes une ligne de jeans. Calvin Klein en fait partie et est même un des 1ers à signer en 1978. Il attise la controverse avec ses campagnes de publicité, notamment lorsqu’il engage Brooke Shields (ci-contre), alors âgée de 15 ans, pour devenir l’égérie de la marque en 1980. Dans les spots publicitaires on la voit écarter les jambes et déclarer à la caméra : « Entre mon jean Calvin Klein et moi, il n’y a rien ». L’Amérique profonde est si choquée que plusieurs chaines locales retirent la campagne de leurs écrans. Calvin Klein en rajoute en déclarant : « Le jean c’est le sexe ». Scandale ou pas, Shields empoche entre 400 000 et 1 million de dollars, et les ventes de Klein estimées à 25 millions l’année d’avant les publicités, grimpent jusqu’à 180 millions de dollars.





Analyse d’une publicité de Calvin Klein : Calvin Klein and his’s threesome billboard.


The 15th of June 2009, Calvin Klein created a huge scandal, publishing a 50 foot-tall billboard to promote his jeans at the intersection of Houston and Lafayette Streets in Manhattan downtown. The ad is a picture of a semi-nude woman and 3 men lying on each other. Calvin Klein’s spokesman said: “that the company's intention was to create a very sexy campaign that speaks to our targeted demographic." It’s not the first time that Calvin Klein uses provocation and sex as sailing method. He already was known for very sensual campaigns before. Because provocation and scandals create waves and make people speak about it. The sex topic is a very lucrative domain and Klein plays with it. In spite of, after the publishing of the picture, complains had been made that he’s gone too far and it had been censured.


Le 15 juin 2009, Calvin Klein a créé un immense scandale, en diffusant un panneau publicitaire de environ 16m de haut à l’intersection Houston et Lafayette Streets à Manhattan pour promouvoir ses jeans. L’image représente 3 hommes et une femme à moitié dénudés les uns sur les autres. Le porte parole de Calvin Klein ajoute : « L’intention était de créer une campagne publicitaire très sexy qui parle à notre cible démographique. » Ce n’est pas la 1ere fois que Calvin Klein utilise la provocation et le sexe comme atout de vente. Il est déjà réputé pour ses campagnes très sensuelles. Car la provocation et le scandale fait parler de soit et vendre, ce qui est le but recherché. Le sujet du sexe est un domaine lucratif, et Calvin Klein en joue. Malgré tout, suite à la diffusion de cette publicité des plaints ont été faites qu’il soit allé trop loin, et elle a été décrochée quelques jours après. Puis, à trop le voir, ce pantalon s’est banalisé et est même devenu ennuyeux. De plus, il ne faisait pas envie aux jeunes générations. Quand on débute dans la vie et que l’on est tenaillé à prendre son indépendance, on rêve de tout, sauf d’adopter des vêtements et des codes faisant référence aux parents.

Par Lara Plumhoff

dimanche 28 février 2010

Troisième partie - Le jean des années 90 à aujourd'hui


En dépit de son succès extraordinaire tout au long du XX ème siècle, les ventes de jeans baissent très fortement au début des années 80. Elles sont concurrencées par les pantalons en toile plus lègère, qui font paraître plus habillé et plus élégant. Cette mise à l'écart du jean est surtout dûe aux magazines de mode qui mettent en avant les slacks, ces pantalons de toiles légères.

A. Les innovations des années 90

Mais le jean n'en est pas à son premier combat, il n'a pas dit son dernier mot : dès 1986, les ventes repartent en flèche et Levi's annonce en 1990 des ventes records (31% des ventes aux États-Unis et le plus gros chiffre d'affaires jamais enregistré par la compagnie).
Les années 90 voient l'apparition de deux grandes innovations qui vont venir doper les ventes déjà au beau fixe du jean. La première d'entre-elles débarque en 1990, c'est le jean surteint. Cela désigne un jean originellement bleu teint en noir, mais désormais toutes les couleurs sont possibles. Cette technique va rajeunir et dynamiser l'image du jean, et ainsi, les jeunes qui avaient délaissé le jean, vont renouer avec lui. Car surteindre un jean permet de garder sa couleur d'origine plus longtemps, et également de diversifier les couleurs du jean, donc d'avoir un plus grand choix.
La seconde nouveauté est l'utilisation de l'élasthanne (photo à droite), plus communément appelé par le nom de la marque principale : Lycra. La fibre était déjà utilisée depuis les années 70, mais c'est vraiment en 1994 que les premiers jeans composés en partie de Lycra sont fabriqués. Cette fibre synthétique va séduire de suite les clients, et plus précisément, les clientes. Car l'élasthanne ne se déforme pas, il est très léger et très élastique, peut facilement se teindre et n'est pas source d'allérgies. Le succès est immédiat puisque deux ans plus tard, en 1996, les femmes achètent, pour la première fois, autant de jeans que les hommes en France.
Avec ce nouveau triomphe, le jean va s'attirer les louanges d'un secteur qui jusque là le boudait : les grandes maisons de couture et l'industrie du luxe.


B. Le jean, un nouveau symbole

C'est l'anglaise Vivienne Westwood (photo à gauche) qui, la première, se lance dans le jean couture avec sa collection printemps-été 1991. La créatrice, connue pour avoir lancé la mode Punk et le groupe de rock Sex Pistols, intitule sa ligne de jeans « Entaillades, taillades et déchirures ». D'autres créateurs comme Jean Paul Gaultier ou Yves Saint Laurent repèrent la tendance, et créent à leur tour des jeans ou des vêtements en denim. Ainsi Jean Paul Gaultier crée des jupes bouffantes en patchwork de denim ou des robes de soirées en denim (photo ci-dessous). Aujourd'hui, la plupart des marques de luxe ont leur ligne de jeans comme Armani, Dolce & Gabbana, Gucci, Marc Jacobs, Roberto Cavalli, … Mais celle qui a le plus bénéficié de l'essor du jean est la maison de couture italienne Versace. En effet, quelques mois après le lancement des jeans Vivienne Westwood, Gianni Versace et sa soeur Donatella lancent leur ligne Versace Jeans Couture qui devient très vite le leader du marché du jean haut de gamme. La marque se caractérise par des jeans aux coupes soignées, plutôt moulants et aux tissus très colorés. Elle existe encore de nos jours malgré l'assassinat en 1997 de Gianni Versace à Miami, et reste, avec les parfums Versace, une des principales sources de revenus de la maison de couture. Des marques basées principalement sur le jean sont également apparues récemment telles Diesel (Italie), Acne (Suède), Pepe Jeans (Angleterre), Le Temps Des Cerises (France), 7 For All Mankind (Etats-Unis), etc...
Pendant ce temps là, le jean a su rester un vêtement omniprésent, sur tout le monde, de l'ouvrier au président des Etats Unis d'Amérique Barack Obama (ci-dessous) en passant par le couple le plus puissant et riche d'Hollywood : la chanteuse Beyoncé Knowles et son mari le rappeur Jay-Z. Ce dernier possède d'ailleurs Rocawear une marque de vêtement aux conotations urbaines qui comprend des jeans. Mais parmi tout cet étalage de jeans luxueux, une autre catégorie qui découle justement de cette montée en gamme du jean fait son arriver, le jean sur mesure.

Le costume sur mesure est toujours le nec plus ultra du vêtement masculin. Il est visible sur de nombreux hommes politiques, banquiers, cadres importants, … Mais là aussi le jean a réussi à percer et il est aujourd'hui possible pour un homme comme pour une femme de commander un jean sur mesure. Le pionner a été Bodymetrics, un tailleur londonien dans lequel pour 500 € environ il est possible d'avoir son jean sur mesure. La technique est elle aussi nouvelle : fini les mètres de couturière pour prendre les mesures corporelles, puisque maintenant c'est un scanner corporel qui en l'espace de dix secondes fait tout le travail. Il suffit au client de se placer en sous-vêtement blanc devant le scanner et quatre à huit semaines plus tard, le jean est prêt. Le tailleur a déjà les éloges des magazines de mode comme Elle ou Vogue et même du quotidien financier anglais Financial Times, ce qui montre bien le type de population visée par ce tailleur.
Parallèlement aux jeans hauts de gammes, une nouvelle filière du jean se développe, le jean écologique.

C. Le jean en vogue : le jean écologique


Ces dernières années ont vu la forte démocratisation du mode de pensée écologique. L'écologie n'est plus l'apanage de quelques marginaux, elle est devenue la préoccupation d'une grande partie de la population des pays riches. Ainsi les ventes de produits biologiques et équitables explosent, de grands sommets internationaux sur l'écologie comme celui de Copenhague ont lieu, les énergies dites propres sont mises en valeur, etc... Dans ce climat propice aux labels éco-bio-éthiques, il n'est pas étonnant de voir l'apparition d'une marque de jeans 100% écologique et éthique.
Cette marque se nomme « NU Jeans ». Elle a été créée en 2007 par deux français, Maxime Guillon et Jean-Philippe Pete.
Les jeans NU sont biologiques car le coton dont ils sont composés est issu de l'agriculture biologique, c'est à dire qu'il est cultivé sans engrais ni pesticides. Ceci est important car la culture du coton est la culture la plus polluante, elle consomme énormément d'eau et utilise 25% des pesticides mondiaux pour seulement 2,5% des surfaces cultivées. Le coton est ensuite filé, tissé et teint selon des règles environnementales strictes. Une fois ces étapes faites, le jean ne subit pas de « stone-wash » (délaver le jean avec des pierres ponces) et n'est pas laver avec des acides, nuisibles à l'environnement. La marque pousse le concept écologique très loin, puisque même les boutons, rivets et fermetures du jean respectent les normes anti nickel et anti métaux lourds. Elle s'engage aussi à réduire son impact en CO2 en limitant les transports et les intermédiaires. Et, autre point important, les jeans sont fabriqués de manière éthique en Turquie dans des ateliers qui suivent les règles de l'Organisation Internationale du Travail. Les jeans NU sont donc, des jeans bruts, sans délavage artificiel. Si l'acheteur souhaite le délaver, il lui suffit de le porter aussi longtemps que possible, d'où la durabilité des jeans NU.
Bien que NU Jeans soit, à l'heure actuelle, la seule marque de jeans à ne proposer exclusivement que des jeans écologiques, elle n'est pas la seule à en vendre. En effet, d'autres marques ont reperé le filon prometteur du jean écologique. Ainsi dès 2007, la marque italienne Replay sort pour son vingt-cinquième anniversaire une collection de jeans écologiques. La collection appelée « Just Add Water » utilise trois fois moins d'eau pour fabriquer un jean, et rejette une eau propre dans la nature. Elle utilise, bien sûr, un coton biologique. Et Levi's a créé une version biologique de son mythique 501 (photo ci-dessus).

Après une période sombre, les années 90 marquent donc la renaissance du jean. En 20 ans il est passé par de nombreuses étapes, il a de nouveau séduit les femmes et les jeunes par des innovations importantes, a été placé avec succès sous les projecteurs des podiums des maisons de couture et a même suscité l'intérêt des écologistes qui en ont fait un produit biologique. Le jean semble avoir tout fait, tout traversé en l'espace de 20 ans, et pourtant il est là depuis presque 140 ans...


Par Thomas Servoz 1L1

Report on the manufacturing conditions of jeans in Turkey

Pour les non anglophones, la vidéo en français est disponible dans l'article suivant



If the video does not work, click here.


Thousands of Turkish workers have contracted silicosis as a result of their working conditions and younger they are, quicker they die of this disease. Many of them are in their early 20s. In the video, we can see a young man of 25 who can not walk home with his shopping bags and his two little daughters have to take the bags to help him. When he get home, he uses an oxygen machine to help him breathe with less pain, but there is no cure, not even surgery. He is now involved, with the help of a couple of doctors and lawyers, with other silicosis victims to try to get compensation - they will almost certainly die before any compensation comes through. Levis refused to accept any responsibility. The Turkish government has now forbidden sand-blasting but in the video we can see some evidence that suggests that it is still being used and that Levis are still sourcing jeans from sweatshops.

All the big fashion brands offer washed jeans : artificially aged, holes, these jeans are more and more worked on. The more sophisticated can cost up to hundreds of Euros. Some of the processes used on the fabric are extremely dangerous. A serious illness affects thousands of workers at the gates of Europe. The major international fashion brands sub-contract part of their jeans production to Turkey. Until last spring, many Turkish workshops used the sanding method to bleach jeans. Workers blasted sand onto the jeans in small unventilated workshops. They worked without protective equipment and breathed in highly toxic dust. This practice is absolutely prohibited in the European Union. In April 2009, Turkey also decided to prohibit it. Officially, 600 Turkish workers are affected by silicosis, but they really number in their thousands. This is a respiratory disease that had almost disappeared from Europe. In the last century, silicosis decimated hundreds of thousands of miners. It has reappeared now in Turkey, in a devastating form, with a more rapid mortality. Forty-four workers have died, most of them were less than thirty years old...

Reportage sur les conditions de fabrication du jean en Turquie

For the ones who do not speak French, a video in English is available in the previous article.





Si la vidéo ne fonctionne pas, cliquez ici.


Des milliers de travailleurs Turcs ont contracté la silicose en raison de leurs conditions de travail et plus ils sont jeunes, plus vite ils mourront. Beaucoup d'entre eux viennent à peine d'avoir 20 ans. Dans la vidéo, on voit un jeune homme de 25 ans qui ne peut pas rentrer à sa maison avec ses sacs et ses deux petites filles de cinq et six ans doivent lui prendre les sacs pour l'aider. Chez lui, il utilise une machine à oxygène pour l'aider à respirer plus facilement, mais il n'y a pas de remède, ni même de chirurgie possible. Il est désormais impliqué, avec l'aide de quelques médecins et avocats, avec d'autres victimes de la silicose pour tenter d'obtenir une indemnisation - ils seront certainement morts avant d'avoir reçu une compensation. Levis a refusé d'accepter toute responsabilité. Le gouvernement Turc a maintenant interdit le pulvérisage de sable, mais la vidéo nous montre des éléments de preuve qui suggèrent qu'il est encore utilisé et que Levis s'approvisionne encore en jeans avec l'aide d'ateliers clandestins.

Toutes les grandes marques de mode vendent des jeans: vieillis artificiellement, troués, ces jeans sont de plus en plus travaillés. Les plus sophistiqués peuvent coûter jusqu'à plusieurs centaines d'euros. Quelques-uns des procédés utilisés sur le tissu sont extrêmement dangereux. Une maladie grave affecte des milliers de travailleurs aux portes de l'Europe. Les principales marques internationales de mode sous-traitent une partie de la production de leurs jeans en Turquie. Jusqu'au printemps dernier, de nombreux ateliers Turcs ont utilisé la méthode de ponçage à l'eau de Javel. Les travailleurs projetaient du sable sur les jeans dans de petits ateliers non aérés. Ils travaillaient sans équipement de protection et respiraient de la poussière hautement toxique. Cette pratique est absolument interdite dans l'Union européenne. En avril 2009, la Turquie a également décidé de l'interdire. Officiellement, 600 travailleurs Turcs sont touchés par la silicose, mais leur nombre doit vraiment se compter en milliers. C'est une maladie respiratoire qui avait presque disparu d'Europe. Au siècle dernier, la silicose décimait des centaines de milliers de mineurs. Elle réapparait aujourd'hui en Turquie, sous une forme dévastatrice, avec une mortalité plus rapide. Quarante-quatre travailleurs sont morts, la plupart d'entre eux avait moins de trente ans...


samedi 27 février 2010

Conclusion

Currently, the denim jeans do not only represent one time but rather several generations. Their unbelievable birth, thanks to the collaboration of two immigrants (one from Latvia, the other from Germany) in United States already announced the future universality of this garment. Their original material, the Denim, a simple cotton found in the South of France could have made him seem ridiculous, nevertheless, it is all the opposite. Today, they are totally fitted into fashion and into the religion which is ruling in the beginning of this century : the trend. We can think that the reason why the jeans were and still are so succesful, is first because they used to be a real progress. At first, they were used by the American workers, afterward, the Denim has been adapted to the various times he has been through. He was in the heart of different movements, like the Hippies movement, and even sometimes a rebellion symbol. As the years went, it underwent the stylists and the dressmakers treatments. Slashed, aged, spread out, prewashed, cut, patched up, whatever, each seasons, the jeans are recreated. Fashion shows after Fashion shows the Denim demonstrates its inexhaustible creative and lucrative potential. It is timeless and the key of its success comes from its adaptability.
Adriano Goldschmied, co-founder of Diesel, declared that the denim was livened up by a breath which made it unique. He also said " the Denim is not the same on all the bodies and thus, it is able to develop a deep attachment feeling to the one who wears it". That is this man, fine connoisseur of jeans denim, who certainly sums up in the best way the popularity of this last one. The jeans have become something beyond the garment : a symbol, an icon of the last century and also, probably, of the current century. As Christian Lacroix (on the right) told : " The world is blue and it will be forever the color of the second half of this century, the one which covers everyman and everywoman of a unique shade".





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Le jean est devenu le représentant non pas d'une époque mais de plusieurs générations. Sa naissance complètement iréelle, fruit de la collaboration de deux immigrés (un Letton l'autre Allemand) aux Etats Unis annonçait déjà la future universalité de ce vêtement. Sa matière de départ, le Denim, une simple toile de coton provenant du sud de la France pourrait le rendre ridicule, néanmoins, c'est tout le contraire. Il fait aujourd'hui partie intégrante de la mode et de la religion gouvernante de ce début de siècle : la tendance. On peut d'abord penser que son succès vient du fait qu'il a été dans en premier temps un véritable progrès dans le domaine vestimentaire. Au début il s'est integré dans la tenue des travailleurs, puis par la suite, on a également su l'adapter sa matière aux différentes époques qu'il a traversé. Il a été au coeur de différents mouvements comme le mouvement hippies et parfois même symbole de contre-culture. Années après années, il subit les assauts des stylistes et des couturiers. Tailladé, vieilli, détendu, délavé, coupé, rapiécé qu'importe, on le recrée chaque saison. Défilé après défilé, son humble tissu démontre son inépuisable potentiel créatif et lucratif. Il est intemporel et la clef de son succès réside dans son adaptabilité.

Adriano Goldschmied, co-fondateur de la marque Diesel, déclarait : "Le denim est animé d'un souffle qui lui est propre. Il n'est pas le même sur tous les corps et il développe ainsi un sentiment d'attachement profond chez celui qui le porte". C'est cet homme, fin connaisseur du jean, qui résume certainement le mieux la popularité de ce dernier. Le jean est devenu quelque chose au-delà du vêtement : un symbole, une icône du siècle passé et aussi, surement, du siècle actuel. Comme le dit Christian Lacroix (photo en haut à droite) : "Le monde est bleu et ce sera pour toujours la couleur de la seconde moitié de ce siècle, celle qui recouvre tous et toutes d'une nuance unique".