mardi 2 mars 2010

Introduction

Each region and each period is easily identifiable by an archetype of outfit. Thus togas to Roman , crinoline dresses to European aristocrats, loincloth to primitive peoples, saris in India , kimonos in Japan, etc. ... These are traditional clothes. But in the world of apparel, recently, a garment has broken these archetypes and has passed beyond the traditional costume. These outfit are jeans. Simple pants which have become the paragon of great phenomenon of globalization as well as his constant companion : t-shirt. Karl Lagerfeld said: "There are three timeless things in fashion : a white t-shirt, jeans and a Chanel suit." Although the last example is more debatable, on account of Karl Lagerfeld's employer, his quotation demonstrates how important the jeans are today.

These facts make us logically question about the origin of jeans and the reasons which have led to such a success.

The plan will be chronological : it is first necessary to study the birth of jeans, then to analyze their evolution during the twentieth century and finally by examining their contemporary history, the past twenty years.

(Photos : on the left Marie Antoinette, on the right Japanese girls in kimonos)


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Chaque région ou chaque époque est aisément identifiable par un archétype de vêtement. Ainsi les toges renvoient aux Romains, les robes à crinoline aux aristocrates européennes, les pagnes aux peuples primitifs, les saris en Inde, les kimonos au Japon, etc... Ce sont des vêtements traditionnels. Mais dans le monde de l'habillement, depuis peu, un vêtement casse tous ces archétypes et passe au-delà du costume traditionnel. Ce vêtement,

c'est le jean. Un simple pantalon en toile de coton spéciale qui a su se faire le parangon idéal du phénomène de mondialisation tout comme son compagnon de toujours le t-shirt. Karl Lagerfeld a dit : "Il y a trois choses indémodables dans la mode : un t-shirt blanc, un jean, et un tailleur Chanel". Bien que le dernier exemple soit plus discutable, compte tenu de l'employeur de Karl Lagerfeld, sa citation démontre bien l'importance qu'a le jean aujourd'hui.

Ces faits amènent logiquement à se questionner sur l'origine du jean et sur les raisons d'un tel succès.


Le plan sera donc assez chronologique : Il sera d'abord nécessaire d'étudier la naissance du jean et ses débuts pour ensuite analyser son évolution au cours du XXème siècle et finir par examiner son histoire contemporaine, c'est à dire de ces vingt dernières années.


Ces faits amènent logiquement à se questionner sur l'origine du jean et sur les raisons d'un tel succès.
Le plan sera donc assez chronologique : Il sera d'abord nécessaire d'étudier la naissance du jean et ses débuts pour ensuite analyser son évolution au cours du XXème siècle et finir par examiner son histoire contemporaine, c'est à dire de ces vingt dernières années.



(Photo : Indiennes en saris)

lundi 1 mars 2010

Première partie - Levi Strauss and co et les débuts du jean au XXème siècle

Il est possible de dire que le succès du jean denim vient à l'origine, du fait qu'il représente un véritable progrès dans la tenue vestimentaire. Une création que l'on peut qualifier d'assez hasardeuse au départ, un tissu nouveau, des accessoires le rendant fonctionnel, une structure nouvelle et solide, ce pantalon va faire dans un premier temps, l'unanimité chez les travailleurs des États-Unis.

A. Les rivets de Jacob Davis à l'origine de la création d’un nouveau pantalon.

Jacob Davis a récemment quitté Riga pour émigrer aux Etats-Unis et tenter sa chance dans le Nouveau Monde. En 1868, il s’installe comme tailleurs dans une boutique de Reno, dans le Nevada. C’est en essayant de répondre aux besoins d’une cliente recherchant un vêtement de travail solide pour son mari bûcheron qu’il trouve une première idée de fabrication de la future paire de jean. Davis choisit de se faire approvisionner d’un épais coutil provenant de chez Levi Strauss, marchand de tissus établi à San Francisco et se met aussitôt à l’ouvrage. Lors du montage du pantalon, il aperçoit le paquet de rivets ( ci-contre, une photo d’exemples de rivets utilisés pour les jeans) qu’il utilise pour sangler de cuir les couvertures qu’il vend chez le maréchal-ferrant local et que les hommes attachent ensuite sur leur selle. C’est alors qu’il a l’idée de consolider les poches de ce vêtement avec ces rivets dans l’espoir que cela l’aidera à supporter les traitements que le bucheron lui fera subir. Une fois réalisé, Jacob Davis vend le pantalon, pour trois dollars, sans y repenser. En un mois à peine, ce sont des dizaines de pantalons rivetés qui sont vendus, en raison de la qualité de ce nouveau produit improvisé. Voyant la demande qui s’alimente dans un premier temps par le « bouche à oreille » augmenter constamment, Davis commence à penser qu’il tient une bonne idée qu’il ne souhaite perdre de vue au profit de la concurrence. Effectivement ces pantalons rivetés représente un véritable progrès ce qui peut forcément devenir une source de revenus potentiels.

B. Jacob Davis et Levi Strauss, une collaboration prometteuse.

Jacob Davis veut protéger son invention, cependant il demeure un petit tailleur et les 68 dollars nécessaires s’avèrent difficiles à réunir pour la demande de dépôt de brevet. Il décide alors de partager le risque en cherchant un partenaire. Né en Bavière en 1829, Loeb Strauss rejoint ses frères Louis et Jonas à New York en 1847, et anglicise son prénom pour Levi. Trois ans plus tard, il s’installe à San Francisco et fonde Levi Strauss & Co, qui doit développer l’affaire familiale sur la côte Ouest. Bien que le nom de sa société puisse suggerer qu'il s'agit d'une grande enseigne, les débuts de Levi sont ceux d’un simple représentant de commerce. Au tout début, il se contente de revendre des tissus, et quelques vêtements fabriqués par d’autres entreprises. Il ne se lancera dans la production qu’après sa rencontre avec Davis. Le 5 Juillet 1872, Jacob Davis écrit à Levi Strauss, son fournisseur de tissus, pour lui proposer la moitié de l’affaire à condition qu’il se charge du dépôt de brevet. Le 20 Mai 1873, les deux hommes reçoivent le brevet n°139,121 de l'US Trademark Office pour « une nouvelle façon de monter les poches ». Depuis les années 1860 Levi Strauss & Co (ci-contre) est une affaire prospère ce qui favorise le développement du nouveau pantalon, le jean.

C. Le succès du jean agrandi par une nouvelle matière, le Denim.

Les pantalons de Strauss ont du succès auprès des prospecteurs d'or car ils sont très résistants, toutefois, ils ne sont pas vraiment confortables à porter. Alors, plus tard, Levi Strauss adopte la toile de Nîmes, le nom de celle ci subira une déformation qui donnera ensuite l'expression anglicisée « Denim ». On qualifie ce produit de tissu de coton à armure de serge (ce qui désigne le modèle d'entrecroisement des fils) dont le tissage est très serré, ce qui laisse entendre qu'il est plutôt solide et donc parfait pour l'usage qu'en feraient les clients. La couleur bleue quant à elle provient d'une teinture appelée bleu de gêne. Ce bleu, initialement naturel, s'obtient grâce à deux plantes l'indigotier et le pastel des teinturiers (aussi appelé la guède, très cultivée autrefois en France, dans la région des Midi-Pyrénées, pour la production d'une teinture bleue, le pastel).(A compter de l'entre-deux guerres, ce bleu sera majoritairement obtenu avec des teintures synthétiques.) Aux yeux des adeptes, l'intérêt du Denim provient de ses capacités d'évolution, de l'usure qui lui donne un aspect vieilli. L'indigo naturel à la surface du fil se décolore avec le port et les lavages. Parallèlement le tissu s'assouplit. Avec cette nouvelle matière, une nouvelle légende est en marche, celle du 501.

D. La création du 501, marque d'évolution dans la conception des jeans.

Avant que l'appellation « jean » ne s'impose, le produit est désigné par le terme « Waist overalls » (des salopettes basses) par opposition aux « Bib overalls » (les salopettes). Levi Strauss & Co dépose le célébrissime 501 en 1890. Ce jean se révèle encore aujourd'hui être un pillier des modèles de jean. Il tient son nom du numéro de référence figurant sur les lots de tissu avec lequel il est fabriqué. Il est considéré comme « Waist overalls, 2 hip pockets » c’est-à-dire un bleu de travail comprenant deux poches « revolver » ainsi que des surpiqûres en fil de lin orange assorties aux rivets. Tout ceci ajouté au fait qu'il est conçu dans la nouvelle toile utilisée pas la marque, le denim, le 501 devient le produits majeur de la vente de Levi Strauss & Co. Dans un premier temps, les jeans Levi's portent au niveau de la ceinture une étiquette en lin représentant deux chevaux attachés à une parie de Levi's, chacun tirant dans une direction opposé. Ce procédé vise à montrer à quel point le produit est solide, c'est en quelque sorte un gage de qualité et d'authenticité. Puis, dans les années 1920, le jean Levi's 501 porte l’inscription « This is a pair of Them », le « them » se référant bien évidemment au Denim de qualité. Par la suite, le Levi's évolue et se voit agrémenté de passants à ceinture (les hommes de l’époque préférant porter le pantalon avec une ceinture qu’avec des bretelles), et enfin dans les années 50, il comportera une fermeture éclair (contrairement au modèle originel qui comprend une braguette à boutons). En clair, grâce de nombreuses innovations, le 501 devient rapidement le vêtement de travail par excellence de l'ouest américain.

Ce qui garantit également le succès de la collaboration entre Davis et Levi Stauss, c'est, outre le choix du Denim et le renforcement par des rivets, le fait d'avoir privilégié le pantalon, et non comme la concurrence, la salopette. Le jean denim devient le pantalon emblématique des ouvriers, mineurs et autres travailleurs manuels ainsi que les cow boys. Néanmoins, le brevet de Jacbo Davis et Levi Strauss doit expirer 20 ans après la date de dépôt. Très vite, l'entreprise Levi Strauss & Co ne sera plus la seule à détenir le monopole de la vente de jeans car des douzaines de fabricants de vêtements vont commencer à l'imiter et c'est alors que ce pantalon va devenir un tout nouveau symbole.
Par Gloria Coet

Seconde partie - Le jean conquérant

A - Les années 1930-1960 : La popularisation du jean.


Dans les années 30 le marché des jeans se limite à la côte Ouest des Etats Unis. Néanmoins, ils sont aussi connus dans le reste du pays grâce à l’influence grandissante d’ Hollywood. L’Europe en 1939 s’enfonce dans la guerre, et grâce à la victoire 6 ans plus tard les Etats-Unis sont dotés d’un nouveau statut, celui de superpuissance. Les valeurs de l’Amérique et ses produits partent à l’assaut de la planète. Les jeans débarquent donc en Europe avec les GI’s, puisque le jean habille l’armée depuis 1901. Les femmes, elles l’adoptent peu à peu. La publicité pour les jeans se développe : les films et les stars y contribuent. Picasso, Andy Warhol, Peter Blake, Max Ernst ou Roy Lichtenstein vont faire du jean un uniforme d’artistes. Au cours des années 50 le jean est adopté par tellement de groupes sociaux que son cachet est difficile à cerner. Marilyn Monroe (à droite) porte des jeans et les femmes adoptent définitivement le denim. Elles se découvrent une réelle passion pour ce tissu qu’elles portent aussi en tailleur. John Wayne (ci-contre), Marlon Brando, Roy Rogers, Bing Crosby, James Dean lancent la mode des « bikers » avec les grosses cylindrées, le blouson en cuir et le 501 délavé et graisseux, retroussé sur des bottes de chantier. Un vent de rebellions souffle sur la jeune génération. Le jean est interdit à l’école et devient vraiment un symbole de débauche. Malgré tout, les ventes de Levis, Lee ou Wrangler connaissent un essort sans précédents. Dans les années 60 les ventes de Levis atteignent les 100 millions de pièces par an, Levis est planétaire. En Europe où ce vêtement a toujours été plus cher que dans son pays d’origine, le look « Rock’n’roll » y est à la mode et le jean tente d’y faire son chemain. Johnny Hallyday et Brigitte Bardot contribuent à son succès. Néanmoins, le jean reste dur à trouver.










Elvis Presley


B – Les années 1960 – 1970 et le mouvement des hippies.

Après la rébellion, la contestation. Le jean se fait tenue de toute une génération, signe de liberté et d’indépendance. La vague hippie qui, milieux des années 60, venant des Etats-Unis inonda toute l’Europe, apporta une mode joyeuse, colorée et nostalgique. Avec Woodstock en 1969, le jean est définitivement considéré comme l’uniforme de la contre culture. Il se customise : frangé, clouté, brodé de fleurs, décoré de strass ou stone washed, le denim façon hippie envahit les rues. Le costume et la cravate deviennent des ennemis. C’est l’âge d’or du jean. Les écoles ou les églises protestent mais le jean s’impose. Il devient un produit de masse et domine presque complètement le marché de la confection à destination des jeunes, et il voit naitre de nouvelles marques.







C- Les années 1970 – 1980 : Le jean précurseur de la mode.



La respectabilité du jean et sa diffusion partout dans le monde sont couronnées par la très selecte Coty Fashion Critics qui remet son prix à Levi Strauss en 1971. Les années 70 voient la montée du jean sur les podiums, initié par Gloria Vanderbilt. Le jean devient glamour, une icône. Les marques de luxe comme Chanel, Yves-Saint-Laurent, Jean Paul Gauthier ou Gucci signent toutes une ligne de jeans. Calvin Klein en fait partie et est même un des 1ers à signer en 1978. Il attise la controverse avec ses campagnes de publicité, notamment lorsqu’il engage Brooke Shields (ci-contre), alors âgée de 15 ans, pour devenir l’égérie de la marque en 1980. Dans les spots publicitaires on la voit écarter les jambes et déclarer à la caméra : « Entre mon jean Calvin Klein et moi, il n’y a rien ». L’Amérique profonde est si choquée que plusieurs chaines locales retirent la campagne de leurs écrans. Calvin Klein en rajoute en déclarant : « Le jean c’est le sexe ». Scandale ou pas, Shields empoche entre 400 000 et 1 million de dollars, et les ventes de Klein estimées à 25 millions l’année d’avant les publicités, grimpent jusqu’à 180 millions de dollars.





Analyse d’une publicité de Calvin Klein : Calvin Klein and his’s threesome billboard.


The 15th of June 2009, Calvin Klein created a huge scandal, publishing a 50 foot-tall billboard to promote his jeans at the intersection of Houston and Lafayette Streets in Manhattan downtown. The ad is a picture of a semi-nude woman and 3 men lying on each other. Calvin Klein’s spokesman said: “that the company's intention was to create a very sexy campaign that speaks to our targeted demographic." It’s not the first time that Calvin Klein uses provocation and sex as sailing method. He already was known for very sensual campaigns before. Because provocation and scandals create waves and make people speak about it. The sex topic is a very lucrative domain and Klein plays with it. In spite of, after the publishing of the picture, complains had been made that he’s gone too far and it had been censured.


Le 15 juin 2009, Calvin Klein a créé un immense scandale, en diffusant un panneau publicitaire de environ 16m de haut à l’intersection Houston et Lafayette Streets à Manhattan pour promouvoir ses jeans. L’image représente 3 hommes et une femme à moitié dénudés les uns sur les autres. Le porte parole de Calvin Klein ajoute : « L’intention était de créer une campagne publicitaire très sexy qui parle à notre cible démographique. » Ce n’est pas la 1ere fois que Calvin Klein utilise la provocation et le sexe comme atout de vente. Il est déjà réputé pour ses campagnes très sensuelles. Car la provocation et le scandale fait parler de soit et vendre, ce qui est le but recherché. Le sujet du sexe est un domaine lucratif, et Calvin Klein en joue. Malgré tout, suite à la diffusion de cette publicité des plaints ont été faites qu’il soit allé trop loin, et elle a été décrochée quelques jours après. Puis, à trop le voir, ce pantalon s’est banalisé et est même devenu ennuyeux. De plus, il ne faisait pas envie aux jeunes générations. Quand on débute dans la vie et que l’on est tenaillé à prendre son indépendance, on rêve de tout, sauf d’adopter des vêtements et des codes faisant référence aux parents.

Par Lara Plumhoff